Pour passer du maintien physique au maintien psychique…en service résidentiel pour jeunes accidentés affectivement

Le travail d’éducateur, d’accompagnant… d’enfants, de jeunes  en collectif résidentiel se complique. Pour ces enfants sans limites, toutes les stratégies pour être pris dans les bras y passent, jusqu’à ces comportements qui invitent l’adulte à exercer un maintien physique pour les empêcher d’agresser, de s’agresser, de détruire. Je ne suspecte pas chez ces enfants une volonté de détruire, ça peut être le cas, mais je repère dans leurs actes un besoin de se faire saisir pour voler au passage dans les gestes de l’adulte, un toucher, un contact qui borde une désespérance profonde et non dite. Tous, nous le savons, amener le jeune à énoncer cet indicible est salvateur et le chemin emprunté prend parfois les allures de la destruction, de la fuite. Des appels, des demandes….

En ces temps de crise les éducateurs sont moins nombreux, organisation de l’horaire oblige. 

Les réunions d’équipe souvent insuffisantes, diminuent encore , voire disparaissent, les temps de transmissions sont à l’économie.

Or, ce temps de débriefing formel est à notre métier ce que le masque, la blouse la solution hydro-alcoolique sont au soignant hospitalier. J’invite donc les cadres à veiller à l’organisation de ces temps individuels et/ou collectifs à penser, organiser cette fonction constitutive de ce qui peut faire soin pour ces jeunes, dans  cette construction d’une contenance instituée… Démarche urgente pour les adultes. C’est la condition nécessaire à une bonne et saine contenance sur le terrain. Une nécessaire culture d’ intervision. Luc Fouarge