Avec et après les parents, l’école participe à la construction psychique de l’enfant… elle en prend soin.

Construction qui s’élabore sur un lien affectif. L’enseignant n’a-t-il pas le pouvoir de donner  une image complémentaire, nouvelle peut-être, de l’enfant aux parents.

Le sachant, l’enfant voit en lui une personne à qui « plaire ». Il se peut qu’il le place dans la sphère du silence.

L’enfant entre dans cette nouvelle relation en transférant sur le maître, l’enseignant les émois, les affects (+ et -) avec ses croyances sur l’adulte, ses soumissions, ses oppositions passives, ses rebellions… expérimentées en famille.

Cela s’installe « bien malgré soi » pour l’un comme pour l’autre, un lien particulier. Ce qui fait de l’école bien plus qu’un lieu d’éducation et d’instruction, sur lequel elle se replie régulièrement.

La classe est le premier lieu, hors de la famille, qu’intègre l’enfant. Premier lien qui pourra, ou pas, voir, entendre, sentir, lire…toucher du doigt des détresses cachées, secrètes, refoulées.

Elle ne peut y rester sourde.

L’actualité sur les dommages du covid, les (r)éveils de #metooinceste, qu’elle l’accepte ou non, font de l’école le premier lieu après la famille où l’enfant pourrait s’ouvrir et se libérer.

Encore faut-il que le climat s’y prête, les cœurs ouverts et tous les sens, exercés et contenants, sans s’en protéger derrière la fonction enseignante. Qu’elle aime ça ou pas, cela fait de l’école un lieu de l’amont du soin, en cultivant le « prendre soin » de l’enfant dans sa globalité, de l’être « holistique » de l’enfant et des siens.

Cela donne des devoirs aux PO comme aux administrations et politiques de soutenir cette fonction par la formation et par les appuis d’acteurs de santé mentale. L’énergie qu’on y consacrerait pourrait bien baisser sensiblement les épreuves vécues et le coût des soins quand les douleurs dorment trop longtemps au plus profond de l’être. Luc Fouarge