Depuis la pandémie cette évidence est répétée fréquemment.

Dans les services d’accueil résidentiel, plus qu’ailleurs, ce qui apparait comme une vérité basique, reste bien souvent en rade.

Si le service est accolé à une grosse structure cette carence s’amplifie.

Plus la structure est grosse, hôpitaux, séniories, résidentiels pour personnes, jeunes ou adultes, handicapées, plus les outils de mesure de la rentabilité, les procédures de gestion prennent de la place, plus les écarts entre décideurs et acteurs de soins souffrent de distanciations…plus le « care » est en souffrance.

Il me semble que le care s’alimente, comme par phénomènes de cascade, des retombées du soin que le gestionnaire, le dirigeant, le directeur prendra de ses équipiers.

Le « machinement » conduit à un renoncement de soi et de l’altérité, ça va de pair, qui affecte d’abord le « prendre soin », le care,  dans  le soin. La mise au service de la machine, logiciel de contrôle, d’évaluation quantitative des soins, ne comptabilise pas l’indispensable entourage du soin par cette humanité dans le geste qui le rend digeste.

J’observe que la machine n’est pas un sujet de soin dans les équipes qui se mettent à penser la clinique, happées, sidérées par le symptôme, ses variations d’amplitudes. Je fais ici l’hypothèse, que les personnes accompagnées en prennent inconsciemment la mesure, qu’elles jaugent l’insécurité, l’insatisfaction du soignant et réagissent, comme peut-être ils le firent jadis, en distrayant le soignant de cette  préoccupation devenue charge mentale faute d’être lui-même objet de la bonne attention de son institution, sujet d’un « prendre soin » qui rejaillira…ou pas.

Alors oui, amplifions cette découverte qui situe le soignant comme premier sujet de soin de l’institution.

Luc Fouarge

Illustration empruntée à santémentale.fr